Bien accueillir son bananier : conseils essentiels pour réussir la plantation .

Bien accueillir son bananier : conseils essentiels pour réussir la plantation

Le bananier est une plante tropicale et subtropicale majestueuse qui apporte une touche d’exotisme immédiate au jardin ou à la terrasse. Il fait partie des plus grandes herbes du monde : son pseudo-tronc est en réalité un empilement de feuilles enroulées les unes sur les autres, capables de pousser très rapidement en période chaude. Pour en tirer le meilleur, il suffit de comprendre ses besoins et d’accompagner sa croissance au bon moment, en tenant compte de sa nature particulière.

Quand acheter et accueillir son bananier ?

Le bon moment pour accueillir un bananier, c’est à partir du mois d’avril et durant toute la belle saison, jusqu’à la fin de l’été. C’est à cette période qu’il entre en pleine phase de croissance végétative. À l’inverse, l’automne et l’hiver ne sont pas des saisons propices : le bananier entre en repos, ralentit voire stoppe sa croissance, et devient beaucoup plus sensible aux excès d’eau, au froid et à l’humidité.

Acheter un bananier au bon moment permet :

de faciliter son acclimatation,

de le rempoter ou planter dans de bonnes conditions,

et de renforcer sa souche avant l’arrivée de l’hiver.

Quand rempoter un bananier ?

Le rempotage se fait idéalement au printemps et jusqu’au début de l’été, toujours lorsque la plante est en végétation active. Cette période correspond à une reprise de croissance, ce qui permet au système racinaire de se développer rapidement dans son nouveau contenant.

Le bananier apprécie un pot spacieux et un substrat bien drainant. On recommande un mélange composé de terreau horticole, de compost mûr, de pouzzolane (de préférence à la perlite) pour assurer un bon drainage, et de terre végétale selon l’usage :

20 à 40 % de terre végétale pour les plants destinés à la pleine terre, afin de les habituer progressivement à la texture du sol extérieur,

environ 20 % de terre végétale pour les sujets d’intérieur, afin de conserver un bon équilibre tout en restant léger.

Plus le bananier a de place pour ses racines, mieux il pousse. Il est conseillé de rempoter régulièrement et de faire évoluer la taille du contenant au fil de sa croissance.

Rempotage tardif : des précautions indispensables

Le rempotage d’un bananier doit idéalement se faire avant la fin du printemps. Après le mois de juin, le rempotage devient plus risqué pour l’enracinement car la chaleur s’installe et la plante doit mobiliser beaucoup d’énergie pour croître.

Si un rempotage tardif est nécessaire, il est impératif de :

utiliser un substrat très drainant (pouzzolane, sable grossier, perlite),

réduire fortement la part de terre végétale,

privilégier un mélange léger, aéré, qui sèche rapidement.

L’objectif est d’éviter toute asphyxie racinaire pendant les fortes chaleurs.

Pleine terre ou culture en pot : que choisir ?

Lorsqu’il s’agit d’un jeune plant, la culture en pot est souvent préférable dans un premier temps. Un bananier trop petit et directement planté en pleine terre risque :

de mal s’implanter,

d’être fragilisé par le froid dès la première saison,

et de souffrir d’un sol détrempé en hiver.

Il est conseillé de faire grossir le pied en pot, de le rempoter dans un contenant de plus en plus grand, avant de l’installer définitivement en pleine terre lorsque sa souche est bien formée. En effet, un jeune bananier reste vulnérable tant que sa souche n’est pas bien développée. Il a besoin de plusieurs mois, voire de plusieurs saisons, pour devenir plus robuste face aux aléas climatiques.

Ce conseil vaut également pour d’autres plantes exotiques de climat chaud et humide comme les Alocasia, Colocasia, ou certaines zingibéracées : elles nécessitent une acclimatation progressive et un bon développement racinaire avant toute installation en pleine terre.

Une grande diversité de variétés, de sols et de climats

Chaque bananier est unique : chaque variété a ses particularités, et chaque pied réagit différemment en fonction de son environnement. Ce qui fonctionne très bien avec une variété peut échouer avec une autre. L’entretien, les besoins en eau, l’exposition, la rusticité ou la vitesse de croissance peuvent varier fortement selon :

la variété choisie,

la région dans laquelle on le cultive,

le type de sol,

ou encore le microclimat du jardin.

Il est donc important d’observer son plant, d’adapter les soins, et de rester flexible. La diversité des origines (Himalaya, Afrique de l’Est, Amérique du Sud, Asie…) et des sélections horticoles fait du bananier un genre vaste, passionnant, mais qui demande aussi une bonne connaissance de ses conditions de culture.

Planter un bananier en pleine terre : les règles d’or

Pour réussir la culture d’un bananier en pleine terre, certaines conditions sont indispensables. Il est essentiel de ne jamais planter un jeune sujet trop petit directement en sol. La plantation doit toujours se faire au printemps, lorsque le sol est réchauffé et que la croissance redémarre.

Le sol doit être :

parfaitement drainant,

léger,

et surtout non asphyxiant.

Le bananier déteste l’excès d’eau stagnante, surtout en période froide. En climat humide ou en sol compact, il est fortement conseillé de travailler sur butte, pour rehausser la zone de plantation et permettre à l’eau de s’évacuer.

Le bananier aime l’espace : on creuse un grand trou, qu’on enrichit avec du compost bien mûr, de la matière organique et du sable grossier ou de la pouzzolane pour alléger le substrat. Le plant peut être installé légèrement enfoncé, avec la base à environ 10 cm sous le niveau du sol, ce qui favorise une bonne tenue.

Côté exposition :

Les variétés fruitières apprécient une exposition ensoleillée pour une croissance rapide et une bonne fructification.

Les variétés très rustiques peuvent s’installer à mi-ombre, voire à l’ombre claire selon les régions, notamment dans les climats chauds ou secs.

Un arrosage régulier est nécessaire en période de croissance, surtout lors des étés secs.

Enfin, la protection hivernale est un point clé. Même les variétés rustiques doivent être paillées généreusement en hiver, surtout les premières années. Un paillage épais, de 80 cm à 1 mètre ou plus, constitué de paille, feuilles sèches, fougères ou autres matériaux naturels, doit couvrir une bonne largeur autour de la souche pour protéger du gel et des fluctuations thermiques.

L’hiver : la période la plus délicate

La majorité des problèmes sur les bananiers jeunes se manifestent en hiver. Beaucoup de personnes les installent en serre froide, mais cela ne suffit pas sur une grande partie du territoire français. En effet, un simple local hors gel ne garantit pas une protection suffisante, surtout pour une jeune plante encore vulnérable. À ce stade, la souche n’est pas encore assez formée pour encaisser le froid, l’humidité stagnante ou les variations brutales de température.

Certaines jeunes plantes, pas encore bien implantées, peuvent même commencer à souffrir dès que les températures descendent en dessous de 10 °C. Cela concerne en particulier les bananiers, mais aussi d’autres plantes tropicales sensibles comme les Alocasia ou les Colocasia, qui peuvent entrer en stress et stopper leur croissance s’ils sont confrontés trop tôt à une fraîcheur prolongée.

Le bananier étant une herbe gorgée d’eau, il est particulièrement exposé aux risques liés au froid. Cette forte teneur en eau, qui lui permet une croissance impressionnante en été, devient un point faible en hiver : il est alors sensible au gel, à l’humidité stagnante et aux coups de froid prolongés.

Même les variétés réputées les plus rustiques peuvent souffrir sérieusement si les conditions hivernales sont défavorables :

le gel, même léger, peut être fatal à un jeune bananier,

l’humidité ambiante (forte hygrométrie) et les excès d’eau sont tout aussi destructeurs,

les voiles d’hivernage n’apportent pas de véritable protection efficace sur un plant non implanté.

Arrosage en milieu hors gel : prudence extrême

Pendant l’hivernage en local hors gel, l’arrosage devient un exercice délicat. Il est crucial de comprendre que tant que la plante n’a pas redémarré sa croissance au printemps, aucun arrosage n’est nécessaire. Un excès d’humidité dans un milieu frais peut entraîner des pourritures, des maladies ou tout simplement l’asphyxie du jeune plant.

L’arrosage doit reprendre progressivement, uniquement à partir du moment où l’on observe un réel démarrage végétatif (émission de nouvelles feuilles, allongement des tiges). D’ici là, il faut laisser le substrat sec ou juste légèrement frais.

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